zoé, parfois, elle aimerait pouvoir  s'envoler.
être dotée d'ailes. d'oiseau ou d'ange, qu'importe. des ailes qui lui permettent de voler et de partir, loin. se perdre dans les nuages. voler des bouts d'étoiles qu'elle mettrait dans ses yeux et dans les yeux des personnes qu'elle aime, pour les faire scintiller. voir e.t. et voir sa mère, sa pauvre mère, qui s'est perdue dans le ciel en volant un peu trop haut.
alors, pour s'envoler, zoé, elle a sa petite méthode à elle, son petit secret : elle danse.
lorsqu'elle est sur scène, quelque fois, on peut l'apercevoir fermer ses yeux, ne serait-ce que quelques secondes. c'est un signe. le signe qu'elle est en train de battre des ailes. quand elle baisse ses paupières, la lumière émanant des projecteurs tournés vers elle, est semblable à celle du soleil. aveuglante. et ça lui brûle un peu les rétines parfois, à zoé, de rester autant sous les projecteurs, de trop rester à les fixer. mais elle y reste toujours un petit moment, à les regarder. parce que c'est mieux que tout. c'est comme si elle était dans le ciel. la scène, c'est son ciel.     


zoé, parfois, elle voudrait ne plus manger.
pendant des jours, des semaines. perdre un peu de son ventre, un peu des cuisses, un peu des fesses. un peu de cellulite aussi, elle en est sûre d'en avoir vu plein sur son postérieur et aussi sur ses cuisses. alors elle est capable de ne plus manger.
puis parfois elle ne se contrôle plus.
elle a trop faim, elle explose.
alors, elle mange beaucoup. de tout.
cookies, bonbons, macarons, pralines, chips, biscuits au chocolat, à la fraise. des pots de glace aussi.
jusqu'à ce qu'elle regrette. et qu'elle finisse la tête dans les toilettes.
un nom à ce cauchemar : boulimie.